Mission secourir les légumes, ça tourne mal explications. [ft. Luce Malone]
Raine A. Podolski
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Jeu 1 Mar - 0:00
Raine A. Podolski
La cantine. Un lieu que beaucoup appréciaient, Raine en revanche le voyait d'un très mauvais œil. Dans la cantine elle pouvait les entendre, ils pleuraient, hurlaient. Leurs voix hantaient sa petite tête vide. Ils la suppliaient de venir, de les sauver de ce couteau géant, de cet économe violet pâle, de cette marmitte remplie d'eau bouillante ou de cette poêle pleine d'huile.
Alors la demoiselle ne tardait jamais trop. Parfois, elle ne venait même pas et préférait de loin se rendre dans la supérette pas très loin du lycée. Au moins, quand elle s'y rendait elle pouvait prendre un chemin stratégique pour ne pas passer devant le petit rayon de légumes. En revanche, il y avait bien une chose à laquelle elle ne pouvait échapper : les boîtes de légumes laissées à l'abandon dans le rayon des gâteaux.
Il y avait toujours cette stupide boite de petits pois perdue là dans ce rayon ou dans n'importe quel autre. Et elle les entendait, "à l'aide, au secours, aidez-nous il fait noir !" alors elle craquait. Elle prenait la boite et plongeant son regard dans le métal elle chuchotait "Taisez-vous donc ! Je vais vous sortir de là...". Parfois ils obéissaient et elle ne les entendait plus et parfois, ils la stoppaient "Attends il manque Pirouette et Olive !" C'était dans ces moments-là qu'elle regrettait de leur venir en aide. Ils prenaient le beurre et l'argent du beurre comme on disait.
Seulement, aujourd'hui, Raine n'avait pas pu éviter la cantine. Elle était à sec, à force de sortir manger et de faire les boutiques à la recherche de la paire de talons qui irait avec la robe de sa vie, l'argent partait vite. Il s'envolait comme son avenir. Loin, très loin.
Elle devait donc d'adapter. Le pire, c'était qu'elle devait supporter les légumes qui hurlaient dans la cuisine mais aussi et surtout, elle devait toucher elle-même les plateaux, couverts et verres ! Ces objets que tous les élèves avaient déjà touché, et dont les mains avaient trainé elle ne savait où. Totalement folle? Oui elle l'était complètement.
Aujourd'hui c'était salade, riz et poisson. Raine avait failli s'évanouir en voyant la salade verte noyée dans la vinaigrette, sans parler des tomates qui avaient été démembrées...
Par l'Unique je me sens défaillir !
Elle était devenue pale mais rapidement sous le regard insistant des employés elle avait tourné les talons. Lorsqu'elle s'installa à une table près d'une fenêtre, elle avait été à deux doigts de jeter son plateau sur le sol en poussant un cri, mais on lui avait demandé de garder son calme. Ici une minuscule tomate cerise qui n'avait pas été démembrée. Le légume lui avait fait jurer de se rendre dans les cuisines dans l'après-midi ou même le soir et de sauver les légumes restant.
Puis Raine avait vu cette grande main arriver dans son assiette attrapant la tomate entre le pouce et l'index avant de finir dans la bouche d'un élève aux cheveux bruns. Celui-ci l'avait salué avant de lui demander si elle souhaitait l'accompagner "lui et des potes" au cinéma.
- Monstre ! Assassin ! Meurtrier !
Les larmes aux yeux elle avait quitté la cantine. Après le repas, ce soir, elle sauverait les légumes. Et c'était donc ainsi qu'elle s'était retrouvée face au grand frigo dans la cuisine un grand sac en bandoulière accroché à elle. Ouvrant le frigo elle commença par les carottes qu'elle déposa au fond, puis ce fut au tour des tomates et de la salade.
Tandis qu'elle se faisait acclamer par les légumes elle stoppa son geste lorsque des bruits plutôt louches arrivèrent à ses oreilles. Il ne pouvait tout de même pas y avoir quelqu'un, pas de suite ! Il ne restait même plus beaucoup de légumes à secourir ! Redoublant d'efforts et faisant le plus vite possible, elle continua son sauvetage. Mais c'était sans compter sur cette Bermudienne sortie de nul part...
Luce Malone
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Ven 2 Mar - 10:08
Luce Malone
mission légumes Déchirée. Son cerveau baignait dans une atmosphère enfumée, où les volutes tournoyaient lentement et dessinaient dans l'air les formes de son état misérable. Elle cherchait à paraître fraîche aux yeux du monde, mais ses yeux à elle ne parvenaient plus à distinguer le monde. Il était mouvant, comme une flaque d'huile que l'on ridait du bout des doigts. Elle ne réagissait même pas au brouhaha ambiant, alors qu'il était tel que toute la cantine paraissait vrombir sous le martèlement de pieds pressés, de voix hurlant. Les couverts tintaient tout autour d'elle, comme si elle assistait au plus insupportable concert, d'un orchestre exclusivement composé de triangles.
A sa pause, Luce était partie tester une nouvelle herbe que son fournisseur voulait ajouter à son stock. Elle était, clairement, un putain de cobaye. En plus d'être pour lui, pas grand-chose de plus que son plus gros client, et un vide-boules occasionnel. Elle l'avait mélangée à son tabac, roulée dans sa feuille, et fumée entre ses doigts fins. Dans sa planque habituelle, là où personne ne pouvait venir la déranger.
Personne, sauf ceux à qui elle avait malheureusement donné son numéro de téléphone. Comme sa voisine, par exemple. Cette dépressive dont la vie s'acharnait à lui faire comprendre qu'elle ne voulait pas d'elle, envoyait régulièrement des messages désespérées à la seule personne qui ne lui tournait pas le dos. Sauf quand elles se retrouvaient au plumard, mais ceci était une autre histoire. Une histoire de plus au démon que Luce s'efforçait d'être. Pas le démon sanglant et sadique, mais celui qui dansait dans une lumière tamisée, qui appelait aux pulsions primales. La luxure incarnée. Un foutu diable en talons aiguilles. Une bête dicranocère dans sa lingerie de dentelle.
Elle adorait ça.
« Mon père m'a coupé les vivres, parce que j'ai balancé à ma mère qu'il se tapait un homme. Il assume pas d'être un pédalo. »
Les sourcils froncés, Luce relit le message pour essayer d'en déchiffrer la fin. Rapidement, un nouveau message vient rectifier le tir.
« Pas un pédalo. Correcteur automatique de mes deux. Tu peux me chopper des trucs à ta cantine ? »
Elle soupire et laisse partir sa tête en arrière, contre le mur. Elle avait fini son joint, et on ne lui laissait pas le temps de profiter d'une seule minute de trip. Ni sa voisine, ni sa collègue qui déboula pour lui demander de revenir. Luce ne retenait pas les prénoms. C'était une perte de temps que de faire semblant de s'intéresser à des gens qui ne l'intéressaient pas. Mais celle-ci était plutôt sympathique. Pas agressive quoi, contrairement à tous les autres. Tous les autres, qui se résumaient à une bande de frustrés qui détestaient leurs vies minables et se déchargeaient sur qui osait aller bien. Et Luce allait bien, malgré sa vie minable à elle. Elle était mère de famille, une voix portante et une poitrine protubérente, elle entretenait une cellulite qui ballottait autour de ses cuisses à chacun de ses pas.
– On y retourne, ma fille ! Fini de chacoter, le service va commencer.
Parce qu'elle parlait un peu bizarrement, aussi.
La drogue n'était pas mauvaise. Bonne défonce. On planait haut. Les bruits ne devenaient pas assourdissant. Son front ne devenait pas moite. Ses mains ne tremblaient pas. Son esprit lui racontait des histoires, et le temps passait plus vite. Elle tourbichonnait sa cuillère démesurée dans le bac géant de riz collant et les écrasait dans les assiettes au rythme d'une machine parfaitement programmée.
– Monstre ! Assassin ! Meurtrier !
Un scandale venait d'éclater dans le réfectoire. Luce crut à une hallucination pour commencer, mais voyant qu'elle regardait fixement la jeune fille qui venait de hurler sans plus servir aucun étudiant, la dame à la cellulite vint lui expliquer la situation.
– Cette gamine est un peu cintrée, elle a pas le ciboulot bien placé, si tu veux mon avis. Elle fait la causette à la boustifaille. Certains disent même qu'elle leur fait des fois des poutous.
La blonde, sous sa charlotte d'où dépassaient certaines de ses mèches roses, se mit à rire toute seule. Pour diverses raisons. Le langage de sa collègue. Les fous qui parlaient aux légumes. Les types qui continuaient d'accoster les filles comme au vingtième siècle.
Bref, une bonne fin de journée dans son quotidien misérable. Comme prendre du bon temps dans un bain de chiasse. Enfin, plus ou moins.
Elle finit tard, ce soir-là. C'était elle qui fermait. Parce qu'elle en avait besoin pour voler de la bouffe. Il fallait qu'elle remplisse son frigo, et celui de sa voisine aussi. Luce n'aurait eu aucun remord à ne pas aider cette traîne-misère, mais la drogue avait laissé en elle un besoin ardent de sentir un corps contre le sien. C'était l'occasion de se faire remercier de la meilleure des façons.
Elle avait fourré son tablier dans son sac et enfilé ses vêtements propres, trop heureuse de s'être aujourd'hui occupée d'un riz qui ne laissait pas d'odeur sur sa peau. Elle se permit même d'enfiler sa perruque qu'elle emmenait souvent avec elle. Parce qu'elle ne comptait pas repasser par chez elle. Et qu'elle voulait se sentir sexy.
Une fougasse bloquée sous le bras, elle farfouilla le plan de travail sur lequel reposait des dizaines de panouilles dont elle allait s'occuper le lendemain. Elle en mit trois dans son sac, et prit le chemin de l'énorme frigo. Celui dans lequel elle piochait un peu chaque jour. Il dégueulait tant d'aliments que personne ne pouvait constater le moindre vol.
Mais la lumière si familière du monstre glacé la fit s'arrêter. Quelqu'un était en train de voler des légumes. Non, pas des légumes. Tous les légumes.
– Allez ma grande, pas le moment de pétocher, se murmura-t-elle en avançant.
Puis de se détendre en distinguant la silhouette intruse. Une jeune fille vaguement familière et facilement maîtrisable au besoin, blindait sa besace de carottes, tomates et salades. Elle n'y connaissait rien. Luce, elle, avait des petits récipients dans lesquels les ranger, pour d'éviter tout accident de jus de tomate dans le fond du sac.
– C'est... euh... c'est moi qui étais censée voler cette bouffe, en fait.
Raine A. Podolski
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Dim 4 Mar - 11:55
Raine A. Podolski
Rapidement Raine jeta au fond de son sac les quelques dernière légumes lorsqu'un voix la stoppa alors qu'elle avait le dernier entre les mains.
- C'est... euh... c'est moi qui étais censée voler cette bouffe, en fait.
Une jeune femme se tenait là, en soit elle était très belle mais Raine était-elle prête à le reconnaitre ? Sûrement pas non. Quand bien même c'était indéniable, elle refusait formellement de l'admettre.
Puis de quoi pouvait-elle bien parler? Voler? Qui sur l'île pouvait être réduit à voler les légumes du lycée ? Visiblement elle. Se relevant assez vite, elle garda le silence. Personne dans ce lycée n'avait assez de coeur pour comprendre la douleur de ces pauvres légumes, réduits à de la simple nourriture !
Il était vrai que pour le commun des mortels les légumes n'étaient rien d'autre que de la "bouffe" comme avait si bien dit la jeune femme. Mais pour Raine cette simple "bouffe" était bien plus ! Ils étaient des être vivants comme n'importe lequel sur l'île des Bermudes ! Ils avaient droit à la vie tout comme un lapin ! De quel droit les lapins étaient protégés et pas les légumes ?!
S'agrippant à son sac Raine fit voleter ses cheveux roses. Prenant une grande inspiration puis à son' tour, après ce long silence, prit la parole.
- Que l'on soit bien claire, je ne suis pas une voleuse.
Elle s'avança jusqu'à la sortie, son sac en bandoulière collé contre elle et bien fermé. Pas question de laisser ses amis légumes entre les mains d'un quelconque assassin, meurtrier, sans coeur !
- Sur ce, je vous laisse à vos occupations douteuses.
Elle avait dit cela et s'en alla de la pièce. Elle avait dit ces mots comme si ses occupations à elle étaient normales. Elle pressa son pas histoire de ne pas trop tarder, il ne manquerait plus que la jeune femme se mette à sa poursuite...
Ne se retournant pas une seule fois de peur de croiser le regard de l'inconnue, elle se mit à réfléchir à un endroit où rendre leur liberté aux Légumes. Elle ne pouvait pas les jeter à la poubelle, ce serait totalement stupide.
Par l'Unique, ce sac est si lourd !
Elle aurait dû amener quelqu'un avec elle, quelqu'un de grand, quelqu'un de fort, quelqu'un qui aurait porter cette grosse besace pour elle. Soupirant elle tenta de ne pas laisser paraître l'angoisse qui l'habitait. Si l'inconnue la poursuivait, elle n'aurait très certainement aucune chance, quand bien même elle avait opté pour des baskets aujourd'hui plutôt que cette nouvelle paire de talons absolument magnifique avec ses reflets. Il était clair qu'au moins, dans le cas présent elle pourrait courir.
Seulement, courir était une autre paire de manche. Elle n'avait jamais été douée dans tout ce qui pouvait toucher au sport alors comment expliquer qu'au bout de 1 minute de course elle finirait par s'écrouler au sol telle une larve.
Elle pouvait toujours compter sur son pouvoir non? Invoquer sa petite carotte et prendre de l'avance sur l'inconnue. Quoique, cette jeune carotte était sûrement plus peureuse encore que Raine elle-même. Soupirant à nouveau elle resserra sa prise sur son sac. Elle pensait déjà à quelque chose qui n'arriverait peut-être pas. Avec toute la chance qu'elle possédait elle devait bien pouvoir éviter cette confrontation non?
Après tout, la chance lavait dotée de parents adorables, un corps qui ferait pâlir plus d'une Bermudienne, elle avait un petit ami enfin ça c'était dans sa tête et son meilleur ami était comme dit dans son statut : le meilleur. Alors elle pouvait bien en avoir encore pour surmonter cette épreuve n'est-ce pas?
Ce dont elle était certaine c'était que plus jamais, par l'Unique, PLUS JAMAIS elle ne prendrait de risques pareils ! Elle trouverait un moyen de ne plus jamais manger à la cantine de l'année quitte à harceler ses parents pour qu'ils lui donnent un peu plus d'argent de poche !
Luce Malone
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Ven 9 Mar - 10:14
Luce Malone
mission légumes – Que l'on soit bien claire, je ne suis pas une voleuse.
Luce dresse un sourcil, car elle faisait partie de cette minorité qui arrive cet exploit. Elle regardait l'adolescente la main fourrée dans son sac, devant la porte ouverte d'un frigo vidé de ses légumes. Un voleur, quoi. Carrément trop un voleur même, dirait-elle si elle était un peu bourrée. Mais elle était seulement un peu défoncée. Elle possédait tous ses moyens – presque – mais sentait quand même ses petites bottines à talons marcher sur un sol mou, comme si quelqu'un s'était amusé à remplacer le lino par un matelas géant et confortablement moelleux.
– Sur ce, je vous laisse à vos occupations douteuses.
La jeune fille avait mis son sac sur l'épaule et commençait à partir. Bon d'accord, peut-être que Luce était un peu plus défoncée que ce qu'elle croyait. Elle avait les yeux braqués sur le frigo et ne parvenait pas à s'en détacher. Ce n'est qu'une fois seule qu'elle leva les mains en grimaçant pour manifester son incompréhension. Si ce qu'elle faisait était douteux – il était vrai qu'elle avait grillé sa couverture en une seule ligne de dialogue – mais pas son interlocutrice désormais partie, alors... où était la logique, putain ?
– Non mais attends, j'peux pas...
Tu es toute seule, ma fille. Pas la peine de causer aux murs. A la limite au frigo, pour lui promettre de lui remplir de nouveau le bide. Mais il s'en foutait, lui n'avait pas réellement besoin de manger. Mais Luce, si. Et elle avait besoin de coucher aussi. Et pour ça, il fallait ramener de quoi béqueter à sa voisine. Elle la remercierait en bonne et due forme. A poil sur le plumard. Il arrivait parfois à la blonde, de se demander si ce n'était pas une forme de prostitution. Donner de la nourriture et se faire payer en trente minutes de sueur. Puis elle se rassurait. Ce n'était pas le cas, car certains soirs elles se retrouvaient sans nourriture et couchaient quand même. Et d'autres, elle rapportait un sac plein et était gratifiée d'un simple sourire dans l’entrebâillement de la porte. Luce croyait profiter de la fragilité de sa voisine pour se la taper quand bon lui semblait mais finalement... est-ce que ce n'était pas cette grognasse qui profitait un peu trop d'elle ? Il y avait un vrai conflit à régler, et peut-être une histoire à achever. Dommage, elle était plutôt douée. Et sa peau sentait bon la cerise. Même si ses lèvres avaient souvent le goût des larmes qu'elle pleurait à longueur de journée. On ne manipulait pas Luce à ses propres fins comme ça. Et surtout pas en utilisant sa faiblesse face à une bonne partie de jambes en l'air.
Putain, qu'elle pouvait être crade parfois.
Mais un autre problème se fit vite plus urgent. Elle fermait la cantine et le frigo avait été vidée d'une partie plutôt conséquente de son contenu. Elle allait être accusée et ce n'était bon ni pour son boulot, ni pour ses vols discrets quotidiens. Il fallait remettre ces légumes à leur place. Pas le choix : il fallait rattraper la gamine.
Dehors, malgré la nuit, la fugitive ne fut pas difficile à retrouver. Un petit bout de femme aux cheveux roses transportant un sac trop lourd pour elle et qui faisait comme si elle n'était pas en panique totale. Luce dut marcher à pas rapides pour espérer la rattraper, mais bordel ! sa hanche était encore grippée comme les rouages d'une trop ancienne mécanique. Elle ne dit rien, ne héla pas l'intéressée, de peur qu'un coup de folie ne la fasse disparaître dans une course folle, entraînée par la force de l'adrénaline. Il lui fallut juste la rattraper, prête à lui coller une mandale dans le nez si elle tentait de se défendre. Casser les dents d'un vieux pervers, d'un jeune prétentieux ou d'une adorable petite voleuse, ça revenait toujours au même pour Luce. Aucune discrimination, tous égaux face aux poings.
Elle finit enfin par l'attraper, serrant les doigts de sa main à la texture de diamant sur son bras. Fermement, mais pas violemment. Pour l'instant, rien ne l'encourageait à lui faire du mal. Il fallait juste qu'elle comprenne. Mais se faire comprendre d'une folle quand on est déchiré à l'herbe, ce n'était pas chose facile. Une grimace lui déforma le visage une seconde. Sportive comme elle était, ses douleurs aux articulations de la hanche n'en restaient pas moins douloureuses quand elle forçait trop dessus.
Elle inspira fort et soupira doublement plus fort pour essayer de communiquer calmement.
– Tu vas aller remettre toute la clique dans le frigo avant que je m'énerve. Sinon toi et moi on aura de gros problèmes demain, quand ils découvriront la disparition de ces putains de légumes. Et toi t'en auras d'autres dès maintenant, quand je me serai occupée de te faire changer d'avis.
Ce n'était pas vraiment ce qu'elle avait en tête, mais ça avait le mérite d'être clair.
Raine A. Podolski
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Mar 20 Mar - 19:11
Raine A. Podolski
Un pas, un second. Pied droit, pied gauche, pied droit, pied gauche.
– Tu vas aller remettre toute la clique dans le frigo avant que je m'énerve. Sinon toi et moi on aura de gros problèmes demain, quand ils découvriront la disparition de ces putains de légumes. Et toi t'en auras d'autres dès maintenant, quand je me serai occupée de te faire changer d'avis.
Elle était désormais bloquée. Raine avait le poignet coincé les doigts de la femme. Elle soupirait, fort, elle avait l'air agacé. Pourquoi ne pouvait-elle tout simplement pas s'occuper d'elle et faire comme si elle n'avait rien vu? Lui avait-elle fait quelque chose? La nymphe des légumes serait tout de même au courant !
Elle n'allait certainement pas s'exécuter et laisser ces pauvres légumes mourir sous les couteaux aiguisés de la cantine ! Ça, jamais ! Elle préférait de loin se faire remonter les bretelles par le CPE ou même par le principal que d'abandonner les pauvres petits êtres caches dans son sac.
D'ailleurs elle ne tarda pas à le faire remarquer de vive voix. Enfin avant cela elle chuchota à ses amis de bien fermer leurs clapets. Ce n'était pas qu'ils lui tapaient tous sur le système actuellement mais un peu quand même ! Ne pouvaient-ils pas simplement se taire et attendre gentiment en silence ?! C'était à en devenir dingue...
- Lâchez-moi je vous prie. Je n'abandonnerais pas mes amis que l'on soit bien claire.
Car oui, elle ne pouvait pas se défaire de la poigne de la femme. La raison étant tout simplement qu'elle n'avait tout bonnement aucune force. Et utiliser le mot "aucune" n'était pas pour exagérer. A défaut d'avoir les moyens de se défendre en frappant, elle utiliserait son côté têtu et sa voix. Et puis si cela ne fonctionnerait pas, et qu'elle se faisait taire par la dame de la cantine, ça ne serait pas grave.
La solution? Elle lécherait sa main puis utiliserait ses dents pour croquer tout ce qui passerait sous son nez !
- Je vais crier. Lâchez-moi. Je vous préviens je vais crier.
Elle observa quelques secondes la réaction de la femme. L'Evasion n'avait actuellement vraiment pas la patience d'attendre qu'elle réagisse de quelques manières que ce soit. Ainsi elle se mit comme dit plus tôt à crier sans aucune retenue. Dans le pire des cas ses parents payeraient probablement pour qu'on la garde à Xényla et au pire, elle changerait simplement de lycée.
- Au secours ! A l'aide ! Ahhhh ! Par unique, on m'agresse ! A moiiiiiiii !!!
Autant dire que ce petit manège ne cesserait pas de sitôt. Raine était dotée d'un très haut niveau lorsqu'il s'agissait de faire la forte tête. Lorsqu'il était question d'exagération elle était aussi assez douée. Une petite bousculade, quelqu'un qui la rétablit -comme actuellement- ou une petite accolade qu'elle qualifierait de lourde, se transformait souvent en une immense agression violente et calculée avec Raine comme victime de l'histoire.
Ça avait souvent fonctionné lorsqu'elle était plus petite, les professeurs étaient aux petits soins avec elle. Elle obtenait souvent ce qu'elle désirait même lorsqu'elle était en tord. Des années d'entraînement pour certains, naturel pour elle. Et le pire, c'était qu'actuellement elle continuait. Sa voix devenait de plus en plus forte, plus aiguë, plus assourdissante.
Raine était l'exemple même de la fille aux parents riches, et dont l'entêtement était infini. La meuf reloue par excellence
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