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the dose that you die on (+piama)

Lenz Weelher
Lenz Weelher
Grade IV
Messages : 55
Mar 6 Mar - 14:05
Lenz Weelher
the dose that you die on + piama

Comment en était-il arrivé là. Comment ? Quelle question. Lenz se la posait souvent. Qu’est-ce qu’il avait fait pour foirer à tel point. Qu’est-ce qu’il avait fait pour mériter ce qui lui tombait dessus. Qu’est-ce qu’il avait fait pour en arriver là. L’Unique devait en avoir après lui, il avait dû tirer trop souvent les cartes de la malchance à chaque choix qu’il avait fait. Parfois on lui disait que ça passerait, que ce n’était qu’un mauvais moment à subir pendant un temps, et puis que tout irait mieux. Mais à chaque fois qu’il tentait d’y croire un peu, la réalité revenait lui foutre de grands coups de batte dans la gueule.

Des coups de batte, ou des coups de poing. Ou de pied. C’était du pareil au même, dans sa situation, de toute façon. Trop de personnes ne semblaient pas vouloir respecter la règle du “on ne tape pas les handicapés”. Ou peut-être juste l’avaient-il modifié, simplement, en “on ne tape pas gratuitement les handicapés[/i]”. Mais si les handicapés venaient chercher, alors il n’y avait raison de les épargner. Probablement.

Pourtant, quand Lenz se mêlait des affaires des autres, il n’avait pas l’impression de chercher. Pour lui c’était normal, prévenir d’un danger imminent, d’un comportement à risque, c’était dans sa formation, il fut un temps où il était payé pour ça. Mais si à l’époque on le respectait, c’était surtout parce qu’il avait un insigne. Il n’a plus rien maintenant, si ce n’est son tempérament de justicier du dimanche. On a plus à le respecter, les gens ne prennent plus de risques à ne pas l’écouter, mais ça, il n’arrivait pas à le faire rentrer dans sa petite tête. Oui, ça partait d’une intention. Mais non, ce n’était pas bienvenu, de faire une pseudo morale à des gosses, dans la rue, pour leur rappeler de ne pas traîner dehors après le couvre feu.

Il n’avait pas voulu lâcher les gosses. Il se sentait utile à la société. Il se sentait important, comme s’il allait leur sauver la vie. Mais cette confiance en lui était bien redescendue, et il s’était transformé, en même pas quelques minutes, en une véritable demoiselle en détresse. Il se rendait compte de son erreur, mais bien trop tard. Il se disait que c’était pour ça, qu’il ne sortait plus. Parce qu’à chaque fois qu’il mettait un pied dehors, les monde le prenait pour son bouc émissaire. Ah, si seulement il comprenait que le problème venait de lui, que le monde n’avait pas besoin de son aide ni de ses remarques bien pensantes, que les gens n’avaient pas besoin de son aide et qu’il n’avait, de toute façon, aucune à offrir à qui que ce soit.

Si, de toutes les personnes, il y en avait bien une qui avait besoin d’aide, c’était lui. Mais il n’en voulait pas. Quand on lui en proposait, il la refusait, parce qu’il était bien trop fier encore, parce qu’il ne voulait pas montrer à quel point il était une victime. Mais quand bien même, il y avait des fois où il fallait ravaler son orgueil et laisser les autres nous venir en aide. On ne pouvait pas toujours passer au dessus de tous les obstacles, seul, sans s’ouvrir à la bienveillance des autres. Tout particulièrement quand on s’appelait Lenz.  

C’était donc comme ça qu’il en était arrivé là. Sur le pas de sa porte, accompagnée d’une jolie jeune femme. Si pour la plupart des hommes de son âge cela aurait crié victoire, pour lui ça criait plutôt défaite. Il avait été la demoiselle en détresse, elle avait été le preux chevalier en armure. Il était rongé par la honte, mais ne pouvait s’empêcher d’être reconnaissant, ne serait-ce qu'un tout petit peu. Elle lui avait peut-être sauvé la vie. Peut-être pas. Mais c’était sûr qu’elle lui avait évité un voyage à l’hôpital.

Puis elle l’avait raccompagné chez lui. Il ne savait pas trop pourquoi elle faisait ça. Il ne savait pas ce qu’elle avait à y gagner. Et même si elle faisait ça par pure bonne volonté, il n’arrivait pas à comprendre non plus. Mais il n’avait pas dit non. Il s’était laissé escorter. Comme un chiot perdu qu’on ramènerait à ses maîtres.

Argh.

Il avait planté les clefs dans la serrure de son appartement, tournant le dos à celle qui avait empêcher sa soirée de tourner au désastre. Il ne pouvait pas laisser partir. Elle ne semblait pas être le type de personne à vivre dans le coin, et la terrible heure du couvre feu approchait beaucoup trop pour qu’il ait la conscience tranquille en la laissant s’en aller. Et puis, il pouvait bien faire ça pour elle, non ? Un hébergement spontané contre un sauvetage in extremis, ça semblait être un échange légitime.

Il s’adressa alors à la jeune femme, juste avant de tourner la clef pour ouvrir sa porte. « T’as qu’à rester là cette nuit. A part si tu peux rentrer chez toi en neuf minutes chrono. » Il s’était un peu retourné pour lui montrer l’écran de son téléphone, sur lequel était indiquée l’heure, parfaitement lisible sur le fond d’écran noir que Lenz n’avait jamais pris le temps de changer depuis l’acquisition de l’appareil. Neuf minutes avant le couvre feu, c’était bien ce qu’il y avait d’indiqué, il ne lui mentait pas. Pourquoi mentirait-il, de toute façon.

Au final, il avait ouvert sa porte, la poussant mollement pour s’engouffrer dans l’entrée de son appartement. Au moins il avait laissé les fenêtres ouvertes en partant et l’habituelle odeur de renfermé humide s’était estompée. Il enlevait sa veste pour l’accrocher au porte manteau, sans lancer de regard à son «invitée». « Tu peux prendre la chambre, les draps sont propres. C’est au fond à droite. » Il avançait ensuite vers son salon, sans se presser, laissant la porte ouverte pour permettre à la jeune femme de le suivre, espérant au moins qu’elle aurait l’intelligence de la ferme derrière elle.
fix me
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Piama Hennig
Piama Hennig
Grade IV
Messages : 32
Mer 21 Mar - 17:17
Piama Hennig
You can’t wake up, this is not a dream,
you're part of a machine, you are not a human being
Il n'y a pas de mal à boire un verre avec ces copines quelques fois. Ce n'est pas souvent que l'on me propose de sortir le soir, puisque je refuse la plupart du temps. Ce n'est pas que je n'aime pas ça, mais avec tout ce qui se passe en ce moment, le couvre-feu et tout ça, je préfère rester chez moi au chaud à regarder des films avec mon chat dans mes bras. Quitte à ce qu'elles viennent à la maison, ce serait plus simple et moins dangereux. Mais cette fois-ci, les filles du boulot m'ont forcer à venir après le taf, je n'avais donc pas le choix, aucune excuse.

Pas besoin de se faire belle pour aller boire un verre entre collègues, je ne compte pas rester longtemps de toute façon. Le travail avait été dur, alors nous avions fini tard, ce qui veut dire que le couvre-feu n'allait pas tarder. Je n'avais prit qu'un diabolo caramel. Je n'aime pas spécialement l'alcool, je n'ai d'ailleurs jamais goûté, mais j'ai déjà pu le ressentir d'une certaine façon.

La soirée commençait mal. L'une de mes collègues avait été largué par son copain, alors je pouvais ressentir sa peine. C'était douloureux et je n'avais pas réellement besoin de ça ce soir.. De plus, cette fille souffrait vraiment pour tout et n'importe quoi. Elle se prenait vraiment la tête avec son copain pour que dalle. Ils se disputent et se séparent, se réconcilient et se remettent ensemble pour continuer cette routine infernale. Aimez-vous un point c'est tout.

Pour moi, la soirée se terminait. J'avais engloutit mon diabolo, payer et saluer mes amies avant de prendre la sortie. Bien sûr, quand je dis qu'elle était terminée, c'était juste une page qui se tournait pour en continuer une autre. Une immense douleur me parcourt le corps en une fraction de seconde. Mon regard se pose sur un groupe qui, d'après ce que je comprenais, s'en prenait à un garçon qui n'avait sûrement rien demandé. Un élan de courage me transperce alors les entrailles. Mon corps se rapproche de cette petite altercation. Mes bras se lèvent alors, bousculant par la même occasion les deux garçons qui me bouchaient le passage jusqu'au sois-disant petit agneau.

Une situation ridicule dans laquelle je nous avais mise. J'avais posée mon bras sur l'épaule du garçon tout en l'emmenant avec moi. Je lui parlais. Enfin, j'hurlais plutôt dans ses oreilles. C'était une technique que maman m'avait appris. Si tu vois un petit agneau égarer qui se fait bousculer, cours vers lui, montre aux méchants loups que l'agneau n'est pas tout seul, que tu es avec lui et que tu le connais même si ce n'est pas le cas. Parle d'une voix forte de tout et n'importe quoi (le beau temps par exemple) pour ne plus entendre les menaces qui pourraient t'effrayer. De cette ruse, tu es parti avec l'agneau sans faire d'histoires et sans être confronté aux loups qui ont finalement abandonnés. En fait t'es arrivé, t'a fait comme s'il n'y avait personne, t'es allé parler à ton pote et tu t'es barré.

Au final, j'avais eu le temps de m'excuser auprès de lui. Je n'aurai pas dû lui crier dans les oreilles, c'est vrai. Une fille banale serait repartit chez elle alors qu'elle avait peur du couvre-feu. Moi et bien.. Je suis restée auprès de lui, le raccompagnant même. C'était tout à fait normal pour moi de faire ça. On avait eu le temps de se parler un peu sur la route, de se présenter, mais sans plus. Je savais qu'il s'appelait Lenz et qu'il n'habitait pas très loin d'ici. En savoir plus sur ce garçon? Oh que oui, je le veux. Devenir son amie? Encore plus.

On se retrouve finalement devant la porte de son appartement. Il me propose d'ailleurs gentiment de rester là pour la nuit, me montrant alors son téléphone portable très.. Sombre. Je jette un petit coup d’œil au mien qui était remplit de strass et de paillettes, un joli fond d'écran animé avec mes copines.. Un simple sourire sur le visage, je le suis dans son appartement, le remerciant par la même occasion de m'accueillir ici.

▬ C'est gentil de ta part de m'héberger chez toi. Je ferai en sorte de ne pas te déranger.

C'est ça, l'appartement garçon? Il n'avait absolument rien à voir avec le mien. Sa vie avait l'air vraiment différente de la mienne. Je l'avais même ressentit. Un mal-être plus que profond en lui. Ce sentiment, je l'avais ressenti lorsque je l'avais approchée tout à l'heure. Depuis, rien n'a changé, j'ai toujours ce poids dans mon coeur qui me déchire et ce point de côté qui trésaille mes entrailles. Devrais-je lui en parler? Ou bien est-ce peut-être un problème d'en parler avec un inconnu? Un inconnu qui m'a gentiment donné sa chambre pour cette nuit d'ailleurs.

Je referme la porte derrière moi tout en posant mon regard sur son bras. Était-ce mal élevé? Je n'avais jamais vu ça auparavant et je ne trouvais pas sa déplaisant d'ailleurs. Cet engin avait son charme et une histoire derrière. J'aimerais la connaître. Était-ce pour cette raison qu'il souffrait? Je veux le savoir aussi. Je reste finalement à ma place tout en relevant les yeux sur son visage.

▬ Si je prends la chambre, où vas-tu dormir toi? Tu pourrais très bien dormir avec moi. Après tout c'est ton lit.

Hors de question qu'il dorme sur un fauteuil, la table ou bien par terre. Je suis l'invité, c'est à moi d'y dormir. Même si je préfère largement dormir dans un lit. Je me frotte un petit peu les mains, remettant mes gants bien en place tout en attendant la réponse du jeune homme.
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