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| | Dim 18 Mar - 19:49 Ivnir Zucker
Sur les larges trottoirs des rues du quartier ouest de la capitale, un homme marchait sans but. Pour pour être plus juste, ses jambes semblaient se mouvoir par pur automatisme tandis que son regard se perdait dans le vague. Mais quoi de plus étonnant pour quelqu’un qui venait d’apprendre l’une des pires mauvaises nouvelles de sa vie. Nouvelle qui trouvait désormais sa place juste après l’annonce de la mort d’Edward, l’âme sœur de notre homme.
Que vous ai-je donc fait Grand Unique ?
Voilà la grande question qui le taraudait depuis qu’il avait quitté l’hôpital, quelques minutes plus tôt. Il avait été gentil, bon même, avec les autres. Il n’avait pas failli, il était resté souriant après la mort de son mari. Vraiment, il n’y avait pas une seule tâche dans sa vie qui pourrait justifier un tel sort. Parmi tous les gens de l’île, des criminels aux orphelins, c’était lui le petit trentenaire pas très futé qui choppait cette maladie. C’était à lui qu’on venait de diagnostiquer un cancer du foie déjà bien engagé. Ivnir avait du mal à y croire. À dire vrai, il n’y croyait pas du tout. Non, pour lui c’était tout simplement impossible que la vie s’acharne à ce point sur son cas.
Alors il errait, comme ça, s’en prêter attention au monde autour de lui. Depuis combien de temps marchait-il ? Depuis combien de temps tenait-il ces papiers que le médecin lui avait remis ? Aucune idée. La seule chose qui résonnait dans sa tête c’était cette phrase : « Selon les résultats, il ne vous reste plus que 7 mois rand maximum à vivre. » 7 mois. Pour un cancer du foie. On lui avait dit que c’était opérable. Que c’était dangereux aussi. Qu’il vaudrait sûrement mieux totalement remplacer l’organe. Sauf qu’évidemment, un donneur de foie compatible ne se trouvait pas comme ça et il n’était pas le patient le plus urgent. Hélas.
En résumé, il avait intérêt à se préparer à partir. D’un côté, ce serait peut-être un soulagement. Il irait retrouver son bel Edward, le serrer contre lui et lui raconter comment c’était la vie sans lui. Mais de l’autre, était-il prêt à tout laisser ? Ivnir venait tout juste de retrouver Xényla, de se faire de nouveaux amis et de reprendre un peu goût à la vie. Perdre tout d’un coup c’était un peu brutal, non ? Et puis, comment allait-il annoncé la nouvelle à ses proches. Sa mère ne s’en remettrait pas de savoir son fils parti avant elle, c’était certain.
Debout au milieu du trottoir l’homme s’arrêta avec un soupir. Sans qu’il ne s’en rende compte, des larmes avaient coulé sur ses joues. Quelle étrange réaction. Soudain, il se demandait comme les autres gens réagissaient quand on leur apprenait qu’ils allaient bientôt mourir. Erraient-ils comme lui ? Finissaient-ils par pleurer sans un mot, comme cela lui arrivait en ce moment même ? Comment réagissait-on face à la mort ? Une question qui semblait anodine quand on y pensait comme ça. Mais mise dans son contexte, elle prenait un tout autre sens. Qu’est-ce que c’était la mort au juste ?
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| | | Dim 18 Mar - 21:31 Jun Akatsuki
Le dimanche c'est cool. Pas de gamins sans cervelle à éduquer, pas de petit vieux chiants qui te regardent de travers dans la rue -tous à la messe haha-, pas de prise de tête quoi. Juste moi, mon sofa, un bon livre et du thé. J'aime être au calme dans cette ville en bordel perpétuel. Même si je dois avouer que là, c'est un peu trop calme. Depuis que je suis retourné dans mon vrai chez moi, je me rends de plus en plus compte que ça fait vachement vide tout seul. Avery me manquerait presque. Et j'ai bien dit presque.
Il y a bien l'étudiant de temps en temps, mais il a une vie lui aussi. Études, potes… Il passe pas le clair de son temps ici. Qu'est-ce qu'il foutrait chez un vieux prof célibataire ? Je comprends qu'il aie d'autres projets. Mais du coup je me fais un peu chier, faut le dire. C'est pour ça que j'ai décidé de passer chez Kris aujourd'hui. En un sms c'est vite vu. De toute manière c'est pas comme si elle avait le choix.
C'est pour ça que je suis dans ma bagnole au lieu d'être dans mon canapé en fait. Un peu de jazz en fond sonore c'est sympa, je suis pépère. C'est largement mieux que des infos déprimantes à propos de disparitions ou des émissions dites de comédie à se tirer des balles. Je l'ai appelé vite fait avec le kit main libre en sortant la voiture du garage et je suis parti. D'habitude je prends la moto pour aller au quartier Nord, j'ai moyennement envie de me faire caillasser la voiture, mais avec le temps merdique qu'on se tape cet hiver, j'en ai pas vraiment envie. Enfin, on est presque en printemps il paraît, la grosse blague.
Ça fait même pas 5 minutes que je suis parti que je vois quelque chose inattendu sur le bord de la route. J'ai un don pour passer des journées hors de l'ordinaire c'est dingue. Enfin bref, figurez-vous que j'identifie à quelques mètres seulement un de mes collègue. Ivnir, pour être précis. Il m'a l'air… Comment dire. Absent ? Je sais pas trop. Sa démarche est juste pas celle d'une personne en forme. Mon instinct d'ancien déprimé me crie d'agir. Il erre comme une âme en peine.
C'est pour ça que je suis maintenant arrêté sur le trottoir à son niveau. Il s'est arrêté de marcher juste avant que j'arrive, et comme pour répondre à mon instinct, des larmes roulent sur les joues de l'habituel rayon de soleil de Xényla. Je m'empresse de descendre la vitre côté passager pour lui parler.
- Ivnir ?
Mon visage se décompose en voyant la tristesse évidente sur le visage du professeur. Il tient un papier en main, que je n'arrive pas à identifier. Tout ce que je sais, c'est que c'est jamais un bon signe. C'est de très mauvais augure même. Je déverrouille les portières de l'intérieur avant de lui ré-adresser la parole.
- Tu m'as pas l'air bien, monte. On va se faire un thé à la maison toi et moi. Ça te fera du bien.
Je me serais jamais imaginé me retrouver dans cette situation un jour. Pour moi, Ivnir c'est un peu la personne positive en toutes circonstances. Il est pas du genre à broyer du noir comme certains. Genre moi. Enfin, j'en sais rien. Si ça se trouve je me suis fait une idée fausse de ce qu'il est. Faut jamais se fier aux apparences. Quand j'y pense, j'ai montré ce que je voulais de moi-même au lycée quand j'avais mes emmerdes.
- Ivnir Zucker. Viens poser tes fesses ici, je ne te laisse pas le choix. Tu vas quand même pas rester tout seul dehors dans le froid comme ça.
Rassurez-vous, je suis pas un connard fini, sans cœur et tout le tintouin. J'ai pas pris un ton de fils de chacal. J'ai même souri pour une fois. Ivnir me connaît, il sait que je ne pense pas à mal. En parlant de fils de chacal, j'enverrais un SMS à l'autre pour la prévenir que je viendrais pas finalement (histoire d'éviter de passer pour un). Je préfère être aux côtés de quelqu'un qui en a besoin, étrangement. Je suis certain qu'Ivnir a besoin de parler. En tout cas, il peut pas rester seul dans cet état-là. Je vais pas le laisser comme ça.
- hrp:
A toi de choisir si tu veux parler dans la voiture ou ellipse chez Junnie
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